Prenez patience...

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 Jacques 5.7-11

7 Prenez donc patience, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard, jusqu'à ce qu'il en ait reçu les produits précoces et tardifs.

8 Vous aussi, prenez patience, affermissez votre coeur, car l'avènement du Seigneur s'est approché.

9 Ne soupirez pas les uns contre les autres, mes frères, pour que vous ne soyez pas jugés : le juge se tient aux portes.

10 En matière de souffrance et de patience, mes frères, prenez pour exemples les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

11 Nous disons bienheureux ceux qui ont enduré. Vous avez entendu parler de l'endurance de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de magnanimité.

L'horizon du chrétien, c'est la venue du Seigneur. Alors s'accomplira son espérance ! Dans cette perspective, une qualité essentielle à développer est la patience. C'est ce à quoi nous exhorte Jacques ici.

Il le fait par le biais de deux exemples, soulignant deux types de patience qui peuvent nous concerner : la patience du cultivateur et celle de Job.

La patience du cultivateur

Il attend la récolte... mais il ne reste pas les bras croisés. Il prépare la terre en la labourant, il sème sa semence, il surveille son champ. Sa patience se manifeste dans son travail persévérant.

L'avènement du Seigneur apparaît ici comme une récolte abondante qui viendra en son temps, l'éclosion finale de tous les fruits. D'ailleurs, l'expression « l'avènement du Seigneur s'est approché » rappelle « le Royaume de Dieu s'est approché » dit à plusieurs reprises par Jésus dans les évangiles. Ce sera l'aboutissement du Royaume en marche, en croissance. 

Il faut laisser le temps pour que le fruit pousse

Le fruit ne se récolte pas aussitôt le champ ensemencé ! Pourquoi en serait-il autrement dans notre vie, dans notre Eglise, dans notre témoignage ? Il faut du temps et du travail patient...

Un travail patient. Ne vous attendez pas à porter du fruit pour Dieu dans votre vie si vous ne travaillez pas à votre communion avec lui. N'espérez pas que notre Eglise porte du fruit si vous ne vous y investissez pas, dans la prière et l'action !

Du temps. Si malgré cela, le temps semble long et les fruits tardent à paraître, n'oubliez pas la promesse de Dieu : ce qu'il a commencé, il l'achèvera ! La récolte viendra en son temps, peut-être avec des fruits précoces, peut-être des fruits tardifs !

La patience de Job

C'est une patience associée à la souffrance. Le lot commun des prophètes dans l'Ancien Testament... et particulièrement de Job. La patience de Job est celle de l'endurance dans l'épreuve...

Jacques insiste sur la fin que Dieu lui a accordée. L'avènement du Seigneur apparaît ici comme la délivrance de toute souffrance. Le temps de la consolation et des récompenses.

Il ne faut pas se laisser décourager par l'épreuve. 

Même quand il n'y a rien, dans le présent, qui donne espoir, regardons à la fin, la délivrance. C'est la promesse des prophètes, reprise dans l'Apocalypse : le Seigneur essuiera toute larme de nos yeux... 

Finalement, un croyant qui traverse l'épreuve avec patience, dans la paix et la confiance, n'est-ce pas un témoignage aussi fort qu'une guérison miraculeuse ?

La patience dans nos relations

Mais pourquoi, au milieu de ces considérations sur l'avènement du Seigneur, Jacques insère-t-il une mise en garde à ne pas soupirer les uns contre les autres (v.9) ? 

C'est sans doute pour souligner l'impact pratique de notre espérance dans nos relations. Si nous nous montrons patient dans l'attente du retour du Seigneur, comment pourrions ne pas être patient les uns envers les autres ?

La patience du cultivateur, dans nos relations, c'est laisser le temps à l'autre de changer, d'évoluer. Accepter qu'il soit en chemin... comme nous d'ailleurs ! Renoncer au jugement de son frère ou sa soeur, c'est aussi lui laisser le temps d'évoluer, laisser au Seigneur le temps de le transformer. Ne pas mettre la pression sur les nouveaux convertis pour qu'ils adoptent tout de suite le profil du parfait chrétien. Accepter que tel frère ou telle soeur se débatte avec tel problème ou tel péché, peut-être depuis des années... et ne pas pour autant mettre en doute l'authenticité de sa foi et de sa conversion ! 

La patience de Job, dans nos relations, c'est pouvoir endurer des tensions, y compris dans l'Eglise... On peut s'en attrister, peut-être en souffrir, sans pour autant tout balancer, quitter l'Eglise et renier sa foi...  Endurer sans pour autant justifier ou s'en contenter. Au contraire : prier, et oeuvrer, pour la réconciliation et le pardon.

Conclusion

La foi chrétienne est caractérisée par son espérance. Pour le chrétien, le Royaume de Dieu est en marche dans l'histoire et au jour de la venue du Seigneur, il sera pleinement établi. C'est aussi certain que chaque année vient le temps de la récolte... 

A cause de cette espérance, la patience est une vertu essentielle pour le chrétien. En tant qu'ouvrier pour Dieu dans le champs de son Royaume, il nous faut la patience du cultivateur. Et parce que la vie aujourd'hui est faite aussi d'épreuves, il nous faut la patience de Job. 

Et si cette espérance est bien ancrée dans notre coeur, alors elle aura un impact dans notre quotidien, dans nos relations. Des relations marquées par la patience...

Pour aller plus loin...

Pour prolonger la réflexion, quelques questions bibliques et/ou personnelles...

Questions bibliques et théologiques

Dans d'autres textes bibliques, l'avènement du Seigneur est comparé au temps de la récolte. Lisez Joël 4.13, Marc 4.29, Apocalypse 14.14ss. En tenant compte de leur contexte respectif, comparez ces textes à celui de Jacques.

• Quels sont les points communs et les différences ?
• Qu'est-ce qui fait de l'image de Jacques une image plus « positive » que celle des prophètes ?

Questions personnelles

Dans quel domaine suis-je le moins patient ? Ma vie de prière ? Mes relations avec mes proches ? L'évolution de l'Eglise ?