Entrer en résistance !

Publié le 2 Septembre 2012

 

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Lecture biblique : Jacques 1.12-18

Ce texte commence avec une béatitude : "Heureux..." Et comme les béatitudes de l'Evangile, elle renferme un paradoxe : est heureux celui qui rencontre des difficultés, des épreuves. Même s'il s'agit d'y résister, le paradoxe demeure...

C'est que ce texte aborde une des questions les plus délicates, celle du mal. Qui est responsable du mal ? Dieu lui-même a-t-il une part de responsabilité ? 

 

Dieu ne peut être complice du mal 

Qui est responsable ? Jamais Dieu, toujours nous ! Dieu, par nature, est incapable de pousser au mal. Alors que nous, nous sommes naturellement enclins au mal. 

Jacques est très clair sur la question. Pourtant il sait qu'il est facile d'accuser Dieu des maux qui nous arrivent... on le fait depuis des millénaires ! 

Dieu ne peut pas avoir envie de faire le mal et il ne pousse personne au mal. (v.13)

C'est une impossibilité radicale. Dieu, par nature, ne peut avoir aucune compromission avec le mal. Ou alors il cesse d'être Dieu... Cela implique l'impossibilité pour Dieu d'être lui-même tenté par le mal mais aussi l'impossibilité de pousser qui que ce soit au mal. Il ne peut en aucun cas être complice du mal, pour lui ou pour quelque créature que ce soit !

Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi : Chez lui, il n'y a pas de changement, pas de mouvement, pas d'ombre.(v.17)

Quant à l'origine du mal, la Bible a choisi l'usage de la métaphore, avec le récit de la Genèse. C'est suffisant pour comprendre que son origine vient de l'extérieur tout en contaminant toute l'humanité, de manière universelle. C'est suffisant pour comprendre que Dieu n'en est pas l'auteur parce que le mal n'est que négation du bien, négation de Dieu. Nous pouvons difficilement aller plus loin...

 

Un "désir mauvais" nous attire et nous entraîne

Mais ce qui intéresse Jacques, c'est moins la réalité du mal dans l'absolu que l'expérience du mal dans notre quotidien. 

Selon lui, c'est bien nous qui sommes les responsables du mal que nous commettons. Nous ne sommes pas forcément responsable du malheur qui nous arrive ou des épreuves que nous traversons. Mais nous sommes responsables de la manière dont nous les traversons.

Et ce qui explique notre expérience du mal, c'est ce que nous avons en nous. Ce "désir mauvais qui attire et entraîne." Il y a dans notre expérience un attrait pour le mal, une séduction de l'interdit, une force d'attraction de la tentation. Ce que décrivait très bien déjà le récit de la Genèse dans le jardin d'Eden ! Jacques ne dit rien de nouveau...

Il n'y a pas à chercher des excuses ailleurs ! Nous ne sommes pas les jouets d'une lutte spirituelle entre forces du bien et forces du mal. Nous sommes responsables de notre vie, capables de choisir entre le Bien et le Mal. Et lorsque nous commettons un péché, nous ne devons pas chercher d'abord des responsables chez les autres ou chez un démon... mais bel et bien dans notre coeur. 

Jésus n'a-t-il pas dit que c'est de notre coeur que provient tout ce qui est impur ? 

 

La solution aussi est en nous-mêmes

Les causes sont donc à chercher en nous-mêmes. Mais la solution aussi... parce que Dieu habite en nous par son Esprit. Il s'agit de choisir entre deux chemin, celui de la vie ou celui de la mort. Le chemin qui mène à la vie passe par la persévérance, ou la résistance, dans l'épreuve. Le chemin qui mène à la mort, passe par le péché, et ce "désir mauvais qui attire et entraîne". 

Ce choix nous appartient, même si c'est le Seigneur qui nous donnera la force de résister !

Car c'est bien une question de résistance. Soit on choisit de résister à cet attrait du mal (le "côté obscure de la force" dirait Yoda dans Star Wars !), soit on choisit la non-résistance et on se laisse attirer ou entraîner. 

Car la résistance demande plus d'effort que la non-résistance. Jésus l'a dit aussi à sa manière quand il parle de chemin étroit et de chemin large... C'est plus facile de prendre le chemin de l'orgueil que celui de l'humilité, de la haine plutôt que de l'amour, de la rancune plutôt que du pardon...

 

Conclusion

Si l'origine du mal dans l'univers restera toujours un mystère opaque pour nous, l'origine du mal que nous commettons, nous la trouvons en nous-mêmes, dans notre coeur. C'est pourquoi nous avons besoin de la grâce de Dieu, de son action dans notre vie ! 

Mais si la cause est à chercher en nous-mêmes, la solution aussi. Car Dieu habite en nous par son Esprit ! Par lui, nous devons choisir la résistance. La résistance à ce "désir mauvais" qui est en nous, pour résister dans l'épreuve et en sortir vainqueur. 

 

Rédigé par Vincent

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Commenter cet article
L
Resister aux desirs mauvais de vengeance contre un voisin haineux en n'arrosant pas de "pesticide" ses tomates jouxtant notre mitoyennete;par exemple, c'est contrer le mal...cela j'en suis<br /> persuadee et je gere...mais pouvoir le faire en etant en paix et en ne se retrouvant pas victime +++, c'est beauoup plus difficile !!!.."Aimer vos ennemis"...sans doute la suite logique de ta<br /> predication, que peut permettre seule la plenitude chretienne.... la voila l'etape cle..et alors ca c'est une autre histoire..
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V
<br /> <br /> Eh oui... tu as raison !<br /> <br /> <br /> <br />