Jonas le repenti (Prédication du 2 août 2009)

Publié le 16 Septembre 2009

Jonas 3
 Résumé des épisodes précédents : Au VIIIe siècle avant J-C, alors que la redoutable Assyrie terrifie toute la région, le Seigneur envoie son prophète Jonas annoncer la destruction de Ninive, la capitale assyrienne. Contre toute attente, Jonas refuse d'obéir à Dieu et prend un bateau pour Tarsis, aux antipodes de Ninive. Mais le Seigneur ne le laisse pas faire et déclenche une tempête qui ne pourra être apaisée qu'en jetant le prophète à la mer. Dieu envoie alors un grand poisson dans le ventre duquel Jonas passera 3 jours et 3 nuits. Un temps mis à profit par le prophète pour un retour à Dieu, dans la prière. Alors, obéissant à l'ordre de Dieu, le poisson recrache Jonas sur la terre ferme... Jonas continuera-t-il d'être rebelle après cette expérience ? Dieu va-t-il donner une seconde chance au prophète ?
Lecture : Jonas 3
C'est l'épisode des repentances. 
Celle des habitants de Ninive, bien sûr. Radicale et spectaculaire. 
Mais aussi celle de Jonas. Ou du moins, c'est un test pour voir si sa repentance dans le ventre du poisson a vraiment porté ses fruits. 
Et enfin la plus étonnante des repentances, celle de Dieu !
 Jonas : un repenti
On reprend le déroulement de l'histoire, presque comme si rien ne s'était passé sur la mer. La tempête, le ventre du poisson... on n'en parle plus !
C'est le même appel, au même prophète, avec la même mission. Notez juste la mention du fait que Dieu s'adresse « une deuxième fois » à Jonas... indice que Dieu donne une seconde chance à Jonas. 
Signe de la grâce et de la patience de Dieu. 
La grâce qui permet de repartir à zéro. C'est toujours la promesse de Dieu liée à la repentance. C'est le vrai pardon, qui restaure la relation et exclut la rancune. Pas de « je pardonne mais... » dans le pardon de Dieu... comme trop souvent dans les nôtres !
La patience de continuer avec Jonas, malgré la mauvaise volonté manifestée jusqu'alors. Dieu ne se lasse pas de nous appeler à le suivre et le servir, malgré nos défaillances et nos infidélités...  Il ne se lasse pas de pardonner, preuve de son amour pour nous. 
Mais cette fois Jonas obéit... Ceci dit, avait-il vraiment un autre choix possible ? A moins de vouloir faire un nouveau séjour dans le ventre d'un poisson ou Dieu sait où encore !
Jonas finit donc par aller à Ninive. Mais on n'a pas vraiment l'impression qu'il y mette tout son coeur... Il fait le stricte minimum : « Dans 40 jours Ninive sera détruite... » C'est tout ! 
Mais après tout, c'est peut-être bien le message que Dieu lui a demandé de proclamer. Rien de plus... 
 Ninive : une repentance soudaine 
En tout cas, l'effet est radical. Rapidement, un élan de repentance monte jusqu'au roi de Ninive. Il proclame un édit qui invite tout le peuple à la repentance : que tout le monde, y compris les animaux, portent le deuil, que tous crient à Dieu et changent de  comportement !
Pourtant la parole proclamée par Jonas ne semblait pas laisser d'espoir : Ninive sera détruite. Point. Pas d'appel à la repentance... et on peut compter sur Jonas pour ne pas l'avoir suggéré !
Ne sous-estimons pas la puissance de la parole de Dieu. Au temps de Jonas comme aujourd'hui. Ce n'est certainement pas la persuasion de Jonas qui a poussé les habitants de Ninive à la repentance. 
Encore une fois, tout échappe à Jonas...
Alors que le message est sans équivoque et n'offre apparemment aucune échappatoire. La parole de Dieu a touché les coeurs de Ninive : « Qui sait ? Dieu changera peut-être d'avis... »
Il y a quelque chose de presque excessif dans la description de la repentance de Ninive. C'est peut-être l'expression de la peur, de la repentance comme ultime espoir. 
D'ailleurs, l'attitude des Ninivites n'est pas celle de païens. 
Des païens apporteraient des offrandes, des sacrifices, pour calmer la colère des dieux. 
Or, ce que le Seigneur demande, ce ne sont pas des sacrifices mais la repentance. Dans le livre de Jonas, les habitants de Ninive l'ont compris...
Et c'est là qu'on comprend le ton polémique qui se cache derrière cet épisode... Ce que Ninive a compris ici, les Israélites ont été incapable de le comprendre. 
N'oublions pas que le livre est écrit non pas pour des païens mais pour le peuple d'Israël. Au temps de l'Exil, c'est une telle repentance que Dieu aurait attendue de son peuple. C'est pour cela qu'il a envoyé des prophètes... mais le peuple ne les a pas écouté !
Le message est clair : « Ninive s'est repentie et n'a pas été détruite. Si vous vous étiez repentis, vous n'auriez pas été exilés... »
D'ailleurs, il n'y a pas que dans le livre de Jonas où les non-croyants donnent l'exemple à la place des croyants... Aujourd'hui encore, malheureusement, ça reste parfois le cas ! En cela le livre de Jonas garde une criante actualité.
Nos repentances changent-elles vraiment nos comportements ?
 Le Seigneur : une repentance surprise
A la repentance de Ninive, Dieu répond aussi par une « repentance ». Il change d'avis, il regrette le mal qu'il voulait faire aux habitants de Ninive. Au bout des 40 jours, Ninive ne sera pas détruite ! C'est la surprise du chef ! 
Voilà qui souligne encore plus le scandale du refus de repentance des croyants. Dieu lui-même est capable de repentance. Ce n'a pas exactement le même sens que pour les hommes, bien-sûr. C'est une façon humaine de parler. 
Dieu change d'avis. Non pas qu'il se soit trompé mais parce qu'il change d'attitude envers ceux qui se repentent.
La « repentance » de Dieu nous apprend que le but d’une prophétie de jugement, c’est d’abord de conduire à la repentance ! Le prophète Jérémie l'exprime clairement :
 « Tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de déraciner, de démolir et de faire disparaître ; mais si cette nation contre laquelle j'ai parlé revient du mal qu'elle a fait, je renonce au mal que je pensais lui faire.
Et tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de bâtir et de planter ;
mais si cette nation fait ce qui me déplaît, sans m'écouter, je renonce au bien que j'avais parlé de lui faire. » (Jérémie 18.7-10)
En réalité, ce que Dieu cherche toujours, c'est de restaurer la relation perdue avec les hommes. C'est pour cela qu'il a créé les humains à son image... Et la restauration de cette relation passe par la repentance, par un changement radical de pensée et de manière d'agir. 
Un des attributs de Dieu le plus mis en évidence dans l'histoire de Jonas, c'est sa souveraineté. Dieu fait ce qu'il veut. 
Mais souveraineté de Dieu ne signifie pas distance et insensibilité. Le Dieu souverain n'est pas inflexible. Parce que ce n'est pas un Dieu distant et détaché mais un Dieu qui s'investit dans la relation. 
Il ne met pas à exécution ses menaces si la relation est rétablie. 
Il n'accomplit pas ses promesses si la relation est brisée. 
C'est là que se trouve l'enjeu de la repentance et du pardon : dans la relation restaurée. Et c'est vrai dans nos relations les uns aux autres autant que dans notre relation avec Dieu. 
Conclusion
 Se repentir, ce n'est pas regretter seulement... C'est accepter de changer, comme les habitants de Ninive implorant le pardon à Dieu, comme Dieu lui-même qui ne met pas ses menaces à exécution. Mais pas comme Jonas, le prophète rebelle et inflexible !
L'impasse est toujours dans l'inflexibilité. Changer d'avis, changer de projet, changer de comportement, changer de pensée... voilà ce qui est nécessaire si on veut restaurer une relation brisée. Et c'est vrai autant dans notre relation à Dieu que dans nos relations les uns avec les autres.
Sommes-nous prêts à changer ? Et à accepter que les autres peuvent changer ? Le pardon et la réconciliation sont à ce prix !
Résumé des épisodes précédents : Au VIIIe siècle avant J-C, alors que la redoutable Assyrie terrifie toute la région, le Seigneur envoie son prophète Jonas annoncer la destruction de Ninive, la capitale assyrienne. Contre toute attente, Jonas refuse d'obéir à Dieu et prend un bateau pour Tarsis, aux antipodes de Ninive. Mais le Seigneur ne le laisse pas faire et déclenche une tempête qui ne pourra être apaisée qu'en jetant le prophète à la mer. Dieu envoie alors un grand poisson dans le ventre duquel Jonas passera 3 jours et 3 nuits. Un temps mis à profit par le prophète pour un retour à Dieu, dans la prière. Alors, obéissant à l'ordre de Dieu, le poisson recrache Jonas sur la terre ferme... Jonas continuera-t-il d'être rebelle après cette expérience ? Dieu va-t-il donner une seconde chance au prophète ?
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Lecture : Jonas 3
C'est l'épisode des repentances. 
- Celle des habitants de Ninive, bien sûr. Radicale et spectaculaire. 
- Mais aussi celle de Jonas. Ou du moins, c'est un test pour voir si sa repentance dans le ventre du poisson a vraiment porté ses fruits. 
- Et enfin la plus étonnante des repentances, celle de Dieu !
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Jonas : un repenti
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On reprend le déroulement de l'histoire, presque comme si rien ne s'était passé sur la mer. La tempête, le ventre du poisson... on n'en parle plus !
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C'est le même appel, au même prophète, avec la même mission. Notez juste la mention du fait que Dieu s'adresse « une deuxième fois » à Jonas... indice que Dieu donne une seconde chance à Jonas. 
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C'est un signe de la grâce et de la patience de Dieu. 
- La grâce qui permet de repartir à zéro. C'est toujours la promesse de Dieu liée à la repentance. C'est le vrai pardon, qui restaure la relation et exclut la rancune. Pas de « je pardonne mais... » dans le pardon de Dieu... comme trop souvent dans les nôtres !
- La patience de continuer avec Jonas, malgré la mauvaise volonté manifestée jusqu'alors. Dieu ne se lasse pas de nous appeler à le suivre et le servir, malgré nos défaillances et nos infidélités...  Il ne se lasse pas de pardonner, preuve de son amour pour nous. 
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Mais cette fois Jonas obéit... Ceci dit, avait-il vraiment un autre choix possible ? A moins de vouloir faire un nouveau séjour dans le ventre d'un poisson ou Dieu sait où encore !
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Jonas finit donc par aller à Ninive. Mais on n'a pas vraiment l'impression qu'il y mette tout son coeur... Il fait le stricte minimum : « Dans 40 jours Ninive sera détruite... » C'est tout ! 
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Mais après tout, c'est peut-être bien le message que Dieu lui a demandé de proclamer. Rien de plus... 
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Ninive : une repentance soudaine 
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En tout cas, l'effet est radical. Rapidement, un élan de repentance monte jusqu'au roi de Ninive. Il proclame un édit qui invite tout le peuple à la repentance : que tout le monde, y compris les animaux, portent le deuil, que tous crient à Dieu et changent de  comportement !
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Pourtant la parole proclamée par Jonas ne semblait pas laisser d'espoir : Ninive sera détruite. Point. Pas d'appel à la repentance... et on peut compter sur Jonas pour ne pas l'avoir suggéré !
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Ne sous-estimons pas la puissance de la parole de Dieu. Au temps de Jonas comme aujourd'hui. Ce n'est certainement pas la persuasion de Jonas qui a poussé les habitants de Ninive à la repentance. 
Encore une fois, tout échappe à Jonas...
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Alors que le message est sans équivoque et n'offre apparemment aucune échappatoire. La parole de Dieu a touché les coeurs de Ninive : « Qui sait ? Dieu changera peut-être d'avis... »
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Il y a quelque chose de presque excessif dans la description de la repentance de Ninive. C'est peut-être l'expression de la peur, de la repentance comme ultime espoir. 
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D'ailleurs, l'attitude des Ninivites n'est pas celle de païens. Des païens apporteraient des offrandes, des sacrifices, pour calmer la colère des dieux. Or, ce que le Seigneur demande, ce ne sont pas des sacrifices mais la repentance. Dans le livre de Jonas, les habitants de Ninive l'ont compris...
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Et c'est là qu'on comprend le ton polémique qui se cache derrière cet épisode... Ce que Ninive a compris ici, les Israélites ont été incapable de le comprendre. 
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N'oublions pas que le livre est écrit non pas pour des païens mais pour le peuple d'Israël. Au temps de l'Exil, c'est une telle repentance que Dieu aurait attendue de son peuple. C'est pour cela qu'il a envoyé des prophètes... mais le peuple ne les a pas écouté !
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Le message est clair : « Ninive s'est repentie et n'a pas été détruite. Si vous vous étiez repentis, vous n'auriez pas été exilés... »
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D'ailleurs, il n'y a pas que dans le livre de Jonas où les non-croyants donnent l'exemple à la place des croyants... Aujourd'hui encore, malheureusement, ça reste parfois le cas ! En cela le livre de Jonas garde une criante actualité.
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Nos repentances changent-elles vraiment nos comportements ?
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Le Seigneur : une repentance surprise
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A la repentance de Ninive, Dieu répond aussi par une « repentance ». Il change d'avis, il regrette le mal qu'il voulait faire aux habitants de Ninive. Au bout des 40 jours, Ninive ne sera pas détruite ! C'est la surprise du chef ! 
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Voilà qui souligne encore plus le scandale du refus de repentance des croyants. Dieu lui-même est capable de repentance. Ce n'a pas exactement le même sens que pour les hommes, bien-sûr. C'est une façon humaine de parler. Dieu change d'avis. Non pas qu'il se soit trompé mais parce qu'il change d'attitude envers ceux qui se repentent.
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La « repentance » de Dieu nous apprend que le but d’une prophétie de jugement, c’est d’abord de conduire à la repentance ! Le prophète Jérémie l'exprime clairement :
« Tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de déraciner, de démolir et de faire disparaître ; mais si cette nation contre laquelle j'ai parlé revient du mal qu'elle a fait, je renonce au mal que je pensais lui faire.
Et tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de bâtir et de planter ;
mais si cette nation fait ce qui me déplaît, sans m'écouter, je renonce au bien que j'avais parlé de lui faire. » (Jérémie 18.7-10)
s  
En réalité, ce que Dieu cherche toujours, c'est de restaurer la relation perdue avec les hommes. C'est pour cela qu'il a créé les humains à son image... Et la restauration de cette relation passe par la repentance, par un changement radical de pensée et de manière d'agir. 
Un des attributs de Dieu le plus mis en évidence dans l'histoire de Jonas, c'est sa souveraineté. Dieu fait ce qu'il veut. 
s  
Mais souveraineté de Dieu ne signifie pas distance et insensibilité. Le Dieu souverain n'est pas inflexible. Parce que ce n'est pas un Dieu distant et détaché mais un Dieu qui s'investit dans la relation. Il ne met pas à exécution ses menaces si la relation est rétablie. Il n'accomplit pas ses promesses si la relation est brisée. 
C'est là que se trouve l'enjeu de la repentance et du pardon : dans la relation restaurée. Et c'est vrai dans nos relations les uns aux autres autant que dans notre relation avec Dieu. 
s 
Conclusion
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Se repentir, ce n'est pas regretter seulement... C'est accepter de changer, comme les habitants de Ninive implorant le pardon à Dieu, comme Dieu lui-même qui ne met pas ses menaces à exécution. Mais pas comme Jonas, le prophète rebelle et inflexible !
s  
L'impasse est toujours dans l'inflexibilité. Changer d'avis, changer de projet, changer de comportement, changer de pensée... voilà ce qui est nécessaire si on veut restaurer une relation brisée. Et c'est vrai autant dans notre relation à Dieu que dans nos relations les uns avec les autres.
s  
Sommes-nous prêts à changer ? Et à accepter que les autres peuvent changer ? Le pardon et la réconciliation sont à ce prix !

Rédigé par Vincent

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